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In-12 (157 x 103 mm) de 4 ff.n.ch., 115 pp., 1 ff.n.ch. Demi-maroquin bronze à coins, dos à nerfs, tête dorée, couverture conservée (Stroobants).
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Vicaire, IV, 470; Carteret, I, 435.
Rare exemplaire de première émission. "Les exemplaires non vendus ont été remis en vente l'année suivante sous une nouvelle couverture portant: Deuxième édition, Le Drageoir aux épices" (Carteret).
Huysmans a 26 ans quand il fait paraître à compte d'auteur ce premier recueil de poèmes en prose, mélange où il évoque la poésie de François Villon, et les peintres hollandais et flamands comme Rembrandt, Rubens ou encore Brouwer. C'est à cette occasion qu'il choisit le pseudonyme "Jorris-Karl" en lieu et place de son nom "Charles-Marie-Georges". L'ambition est de souligner ses origines hollandaises et de se lier aux peintres dont il loue le génie dans son écrit.
La rencontre est particulièrement sensible dans "La Kermesse de Rubens" où l'errance du narrateur dans un village picard provoque en lui la réminiscence des œuvres des maîtres nordiques. Outre les références visuelles qui parcourent l'ouvrage, ce dernier manque parfois de cohérence dans l'enchaînement des textes.
Cette singularité est toutefois pleinement assumée par Huysmans qui, dans un sonnet introductif, qualifie ce mélange de "choix de bric-à-brac". L'ouvrage laisse encore deviner l’influence marquée du romantisme – Gaspard de la nuit d’Aloysius Bertrand – ou de la poésie moderne – les Petits poèmes en prose de Baudelaire.
Il témoigne cependant déjà d’un véritable talent d’écrivain réaliste et d’un intérêt marqué pour l'esthétique naturaliste développée à la même époque par Émile Zola et Maupassant dont Huysmans fut quelques temps le compagnon de route dans la défense de la cause naturaliste avant d'explorer les possibilités nouvelles offertes par le symbolisme.
"Le livre est intéressant, et point seulement parce qu'il est la première manifestation d'un écrivain destiné plus tard à la célébrité. On l'y trouve déjà tout entier, dans son originalité, son style, ses manies… Surtout, on trouve dans Le Drageoir aux épices des qualités exceptionnelles de peintre et de critique d'art qui préludent à l'Art moderne" (Laffont-Bompiani).
"Peu d'œuvres littéraires sont aussi étroitement liées aux expériences intimes de leur auteur que celles de Huysmans. Dépourvu de l'imagination suffisante pour renouveler la fiction, il s'oriente vers un mélange d'essai, de chronique et de narration. C'est bien en effet par la nature morte, le paysage ou la saynète que se manifeste d'abord, dans Le Drageoir aux épices (1874), une sensibilité qui, toujours portée vers la peinture, ouvre à l'impressionnisme naissant les colonnes élogieuses de ses salons, se réservant de laisser couler sa bile sur un académisme platement bourgeois, 'triomphe du poncif habile'. (Encyclopédia universalis).
Bel exemplaire, bien conservé.
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