Correspondance touchant l’exploitation des domaines sucriers de La Confianza et de Santa Fe sur l’île de Cuba dans la région de Guantanamo. Document capital sur la plantation couvrant sur près de 500 pièces, quatre-vingt ans d’histoire, des années 1860 à 1940. Fond d’archives contenant la correspondance détaillée des différents administrateurs, rendant compte de l’exploitation et du commerce du sucre. Les cabinets Ducourau, Faure frères, Pons, Arnaud et enfin la compagnie Brooks se sont succédés à la tête du domaine agricole donnant d’intéressants témoignages sur la vie des planteurs, du climats, sur le commerce du sucre qui dépendait des aléas des marchés financiers et de la demande américaine et européenne.
UNE PART IMPORTANTE DES ARCHIVES COMPREND DES DETAILS SUR L’ESCLAVAGE. La correspondance sur la vie de la plantation est doublée de documents comptables et de rapport importants sur l’état de la main d’œuvre, en particulier des esclaves, de leur état de santé, des maladies, et des affranchissements qui se font dès les années 1870.
1863 Notre marché à sucres est fort calme ce qui est dû en grande partie au manque de navires dans nos ports
sur l’arrivée de sucre de Santa Fe ; il espère qu’il pourra les placer ; sur vente 5 cavaleries de bois. 1864 Le marché assez calme les livraisons étant encore très arriérées, en vu des cotisations des Etats-Unis et d’Europe, achat que pour les besoins immédiats. Remarque : les « emancipados » reviennent aussi haut prix que des esclaves. Aussi nos planteurs s’aperçoivent qu’il n’ya aucun avantage à acheter les offres du gouvernement. Mars Nous regrettons de vous dire que la récolte de Sta Fe étant encore très arriéré nous n’avons pas encore pu effectuer de ventes de nos sucres dont nous n’avons reçu qu’une soixantaine de boucants. Soyez assuré que dès que nous aurons reçu de quoi former un lot présentable, nous ferons de notre mieux pour vous faire faire de beaux prix du moment. Depuis l’ouverture des ventes de la nouvelle récolte, il s’est fait environ 8000 boucants à 4$ (…). Avril nous venons vous annoncer que nous avons placé la récolte des sucres Sta Fé au beau prix de 4$ 2s livrable à la Caisnavera par 200 boucans. Nous n’avons pu obtnir de lever au Pueblo comme vous le désiriez
1865 Mars il se passe en ce moment de tristes événements à Ste Catherine ; depuis environ quinze jours de midi à une heure de l’après midi, quand la brise souffle avec le plus de force, des « mains incendiaires » mettent le feu à quelque sucrerie. Ste Marie de Monsieur Durruthy a complètement brûlé. Il n’est pas resté debout une seule canne (…) Le Confluent a été encore plus malheureux car il a perdu toutes les cannes, et ayant commmencer à rouler tard, il n’avait que 100 boucants de faits. Les établissements ont été sauvés par miracle et grâce à un garde vigilant qui a vu mettre le feu à la purgerie et a pu le contenir. Sta Fé a aussi eu sa part, mais votre perte a été insignifiante. Ste Rose, St Ildefonso, St Miguel, l’Espérance ont toutes plus ou moins souffert (…) malheureusement le sec continue à favoriser les malfaiteurs (…) ajoutez à cela les bas prix des sucres qui arrivent en baisse de toute part et nous aurons une mauvaise année. La Maison Boze vient d’acheter sur notre place 3000 boucants (…). C’est la première opération de l’année. Les rhum sont offerts à 25 $ avec peu de demande. A Guantanamo, on n’a encore rien fait. Quant au coton, je crois que votre récolte sera à peu près nulle à cause du sec (…) avril la victoire des Fédéraux fait espérer la reprise du commerce avec les états unis et une hausse des prix mai les prix n’ont pas évolué, il ne va pas attendre pour vendre les sucres juillet mention de 2 ballot (de cotons ?) pour l’Impératrice Eugénie.
MENTION DES PREMIERES INSURRECTIONS DANS L’ILE, PLUSIEURS RAPPORTS SUR LA CHUTE DES COURS DU SUCRE, ET COMPTES-RENDUS REGULIERS SUR LE TRAVAIL DES « NEGRES » EMPLOYES COMME ESCLAVES SUR L’EXPLOITATION, ETC.
